Pas une miette de gaspillage

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01/05/2013 - Article de GRENEWS
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Comment récupérer la viande encore bonne mais destinée à la poubelle, tout en venant en aide à celles et ceux qui ont faim ? Eux ont la réponse...

Quand il a une idée derrière la tête, Pierre Pavy n’est pas du genre à lâcher le morceau. Le morceau de viande, là, en l’occurrence… Cela fait plusieurs mois maintenant que le patron du restaurant « Le 5 » et du « Caffè Forte » à Grenoble – qui organise déjà régulièrement des repas gratuits pour les SD Fdans ses établissements – a pensé, avec son amie Anna Lavrédrine, de l’association Accueil SDF, à monter une cuisine de reconditionnement des aliments qui partent d’habitude à la casse. “On ne peut pas continuer à jeter de la nourriture comme ça alors que des gens ont toujours faim,même au printemps, même en été…”, soutient le restaurateur, ulcéré par le gaspillage qui a envahi nos poubelles.

Le projet est assez simple, mais encore fallait-il y penser : “On récupère dans les grandes surfaces la viande qui arrive à date limite de consommation et qui est bonne bien sûr, mais aujourd’hui non prise car pas mangée rapidement. On la travaille pour la faire “revivre” sous forme de plats cuisinés que l’on conditionne sous vide ou en produit surgelé. Et on la redistribue”. Combien de portions ? “Cela pourrait en représenter entre 4 000 et 8 000 par mois sur la seule agglo grenobloise”, estime Pierre Pavy. Cette idée a immédiatement séduit Bernard Perry, le président de la Banque Alimentaire de l’Isère, qui a d’ailleurs récemment rencontré les directeurs des hypermarchés Carrefour de l’agglo avec lesquels l’association travaille déjà, pour leur présenter le projet. “Du coup, explique Bernard Perry, on élargirait notre horizon de collectes à davantage de magasins ou des laboratoires de préparation de viande et une fois que les aliments seraient cuisinés, la Banque Alimentaire les remettrait dans ses propres circuits de distribution, vers les 75 associations venant en aide aux personnes démunies dans le département”. Réaliste, vraiment ? “J’y crois beaucoup, d’autant que ce type d’initiative marche ailleurs. Du côté de Bordeaux, une petite usine de confiture haut de gamme a été montée à partir de fruits récupérés. Pourquoi cela ne fonctionnerait-il pas avec de la viande ?”, insiste le président de la Banque Alimentaire qui a réussi, via sa fédération, à faire remonter le projet jusqu’à Guillaume Garot, le ministre délégué chargé de l’Agroalimentaire. Si Pierre Pavy se dit prêt à apporter sa contribution bénévole en personnels, reste cependant un problème de taille : trouver un lieu adapté.
“Nous avons repéré une cuisine inutilisée dans un foyer de jeunes travailleurs à Grenoble. L’endroit serait idéal mais il y a bien évidemment quelques travaux de mise aux normes à effectuer”, précisent les deux hommes qui ont exposé leur projet à la Ville et comptent évidemment sur son soutien. Pierre Pavy veut même aller au-delà : “Cette cuisine pourrait devenir un chantier d’insertion et un lieu de formation”

(article sur le site de Grenews)