La Banque Alimentaire de l’Isère (BAI) subit actuellement une forte pénurie de lait, un produit qui reste une des bases de notre alimentation.
Raison principale de cette crise : une mauvaise entente entre l’Union européenne, l’État français et les industriels de l’agroalimentaire.
Ainsi, la Banque Alimentaire de l’Isère ne pourra assurer les distributions suffisantes de lait des mois d’avril et de mai pour 5 000 personnes dans le département.
La mise en place de la procédure administrative du Pead (Plan européen d’aide aux plus démunis) a pris beaucoup de retard en ce début de printemps et les livraisons tardent à arriver. Au local de la BAI à Sassenage, où l’on écoule 20 000 litres de lait par mois, la gestion commence à être très délicate et on s’inquiète de voir les rayons se vider au fil des semaines.
La BAI, qui distribuait jusqu’alors un litre de lait par personne et par semaine, a dû revoir ses dons à la baisse, ce qui ne fait pas du tout l’affaire des 75 associations qui tirent le signal d’alarme.
Certaines ont déjà pris le taureau par les cornes, comme le collectif Entente du Trièves qui a organisé le week-end dernier une collecte spécifique dans un supermarché de Monestier-de-Clermont, une opération qui a permis de récolter 250 litres.
De même, l’Association familiale de Saint-Égrève a fait appel au CCAS de sa commune qui a tout de suite répondu à sa demande.
Du côté de la Banque Alimentaire, le bureau a alerté l’Union départementale des CCAS et a pu obtenir un don de 2 500 litres du CCAS de Grenoble. La grande collecte de novembre organisée traditionnellement par la BAI pourrait aussi être plus spécifique et orientée vers le lait.
Autre inquiétude pour l’avenir : la baisse annoncée des quotas laitiers de l’Europe, une mesure qui permettait de gérer les surplus de la profession.
Avec une production laitière qui va en diminuant au niveau de l’Hexagone et un appel d’offres de l’Europe négocié avec une hausse de 20 % sur les prix actuels, la distribution hebdomadaire de lait effectuée tout au long de l’année par les Banques Alimentaires s’avère de plus en plus compliquée. La BAI fait donc un appel pressant aux producteurs laitiers, ainsi qu’aux communes et leurs CCAS, pour surmonter cette crise.