La Banque Alimentaire se lance en cuisine

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23/10/2020 - article du Dauphiné Libéré
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Depuis début octobre, la ramasse quotidienne (du lundi au jeudi dans une vingtaine de magasins du coin) de la Banque Alimentaire de l’Isère (BAI) s’est alourdie. Elle peut désormais accepter des kilos de viande dont la date limite de consommation est imminente. Du rôti de porc aux pièces de sanglier (c’est déjà arrivé…), la BAI cuisine ! Avec un vrai chef – Christian Chédru, ancien chef du service restauration collective de Grenoble – et des commis bénévoles. Bienvenue dans ce “Trois étoiles solidaires”, au sein de la cantine du collège Sangnier de Seyssins, mis à disposition par le Département et aménagé par la BAI. Bienvenue dans une nouvelle action de solidarité qui doit néanmoins répondre à toutes les normes et exigences en vigueur. « Le challenge est d’élaborer un menu à midi. Chaque matin, on découvre ce que l’on va cuisiner, explique Christian Chédru, présent durant l’élaboration du projet. Il faut que l’on fasse des menus bons et sains. »


Pour faire bon et sain, le chef s’appuie sur des bénévoles de la BAI, des élèves de l’école hôtelière et des apprentis de Pierre Pavy, le patron du restaurant grenoblois “Le 5” (entre autres) et coinitiateur du projet. Scruter la chaîne du froid au thermomètre ou travailler la crème par seaux, voilà des exemples de nouveaux réflexes des cuisiniers amateurs. Éplucher, cuisiner, conditionner, refroidir… le chef essaye de répartir les tâches entre ses commis pour conserver l’enthousiasme des bénévoles. « C’est très simple et cela se passe sans stress. Ce qui m’a étonnée d’ailleurs », témoigne Marie-Noëlle, qui a démarré son bénévolat à la BAI dans la cuisine.


En fonction de l’arrivage de viande, de légumes, de féculents, du nombre de “cuisiniers”, la BAI projette de transformer 200 kilos de viande par jour. Mardi 20 octobre, avec 90 kilos de viande brute et 708 repas créés, la cuisine de la BAI a battu son premier record. Les repas sont ensuite livrés aux 85 associations partenaires. « Pour l’instant, Sylvain, le directeur, fait goûter un peu à tout le monde. On a de bons retours », annonce le vice-président Francis Gaspard. Le but premier est déjà atteint : combattre le gaspillage alimentaire.