Grand repas contre grande précarité

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20/11/2016 - article du Dauphiné Libéré
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« On va être gâté ! », s’exclame Catherine en attendant que l’entrée, une soupe de potiron, soit servie. C’est la deuxième année que la dame de 60 ans participe au Grand repas organisé par les Restos du coeur, la Banque Alimentaire, le Secours populaire ainsi que le Centre communal d’action sociale de Grenoble (CCAS).

Le rendez-vous, dont c’était hier la troisième édition, rassemble chaque année un millier de personnes en situation de grande précarité à la halle Clemenceau.

Les associations avaient distribué les cartons d’invitation (les places sont limitées) à leurs bénéficiaires habituels. « On est contraints de faire des choix, on essaie de faire tourner selon les années, précise Brigitte Cotte, présidente des Restos du coeur 38. Pour notre seule association, ce sont 7 000 personnes que nous suivons dans l’agglomération grenobloise. »

Cette année, les enfants étaient particulièrement choyés, en plus du repas, un atelier ballons, un atelier maquillage ainsi qu’une salle de jeux leur étaient proposés.

« Tous les jouets qu’il y a ici proviennent de collectes, explique Augustin, un bénévole du CCAS de 19 ans. À la fin du repas, les enfants peuvent repartir avec les jouets qu’ils souhaitent. Mais on a reçu beaucoup moins que l’année dernière », regrette le jeune homme, qui aide pour le Grand repas pour la deuxième fois, avec cinq autres camarades de l’aumônerie de Varces.

Des enfants, Malika en a beaucoup autour d’elle. La jeune femme est venue hier avec ses six neveux et nièces. Son parcours rappelle celui de beaucoup d’autres contraints de faire appel à des associations de solidarité pour s’en sortir. Un contrat de travail qui se termine, un problème de santé qui vient s’ajouter à cela… Ne reste bientôt plus que le Revenu de solidarité active (RSA) pour (sur) vivre. Malika se rend une fois par semaine aux Restos du coeur, ainsi qu’à la Banque Alimentaire.

« C’est ce qui permet de garder la tête hors de l’eau » résume-t-elle. Si elle était présente à la halle Clemenceau hier, c’est qu’elle le voulait vraiment.

Comme l’année dernière, elle n’a d’abord pas pu avoir de carton d’invitation par la voie “standard”, il n’y en avait plus… « J’ai directement appelé le président de la Banque Alimentaire Isère, Christian Chédru et il m’en a obtenu une ! », ajoute Malika, ravie.

Le maire de Grenoble, Éric Piolle, était aussi de la partie. Il tenait à être présent pour ce « moment festif » et saluer « l’énorme travail de toutes les associations ».

Il est vrai que la Ville a largement pris part au projet, à travers le CCAS mais aussi avec la cuisine centrale, qui a livré tous les repas servis hier.

Tony LE PENNEC