La Banque Alimentaire de l’Isère évoque des approvisionnements et une distribution délicats

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03/05/2016 - article du Dauphiné Libéré
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« Rien ne permet de penser que la précarité va baisser en 2016 »

En  raison  des  événements  sécuritaires, du flux migratoire qui a « gonflé la demande d’une façon qu’on n’arrive  pas  à  mesurer », du  contexte  économique « marqué par le maintien du chômage et de la précarité », l’année 2015 a été « difficile » pour le réseau national des Banques Alimentaires (BA). C’est  aussi  l’année « où nous avons pesé dans le débat public sur la loi contre le gaspillage ». C’est ce qu’affirmait, dernièrement, Maurice Lony, directeur fédéral des BA, à l’occasion de l’assemblée générale de l’antenne iséroise à la salle 150 de la galerie de l’Arlequin.

Il était venu « souligner l’investissement de Bernard Perry », président de la Banque Alimentaire de l’Isère (BAI), dont le successeur a été élu ce jour-là – son nom sera dévoilé le 15 mai. « Si j’avais 79 Banques Alimentaires comme celle de l’Isère, ce serait le paradis ! », poursuivait-il, car au-delà de suivre les directives des administrateurs, la BAI « fait preuve de créativité, le restaurant “Trois étoiles solidaires” étant l’aspect le plus symbolique, et ce, de façon autonome. »

Si la BAI offre l’aide alimentaire aux personnes démunies via un réseau de 84 associations et CCAS partenaires, c’est surtout « une porte d’entrée vers un accompagnement social et la lutte contre l’exclusion ». Mais avec une demande en hausse de près de 7 % en 2015, « rien ne permet de penser que la précarité va baisser en 2016 ».

Les chiffres 2015 de la BAI

  • Environ 160 bénévoles en 2015, contre 150 en 2014 ; n les grandes et moyennes surfaces (GMS), première source d’approvisionnement, ont été particulièrement impliquées en 2015 (un tonnage en augmentation de 12 % par rapport à 2014) : Carrefour à 65,5 %, Casino à 15,5 % et Métro à 9,27 % ;
  • le Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD) a soutenu la BAI à hauteur de 390 tonnes (t) en 2015, soit + 30 t par rapport à 2014, avec une plus grande diversité de produits, complémentaires avec ceux demandés à la collecte ;
  • 200 t de denrées ont été recueillies lors de la collecte auprès des clients de la grande distribution, avec 127 magasins participants, 3 000 bénévoles sur le terrain et 30 tournées de camions ;
  • l’industrie agroalimentaire (IAA) a permis de récolter 185 t de denrées en 2015 (le groupe Danone pour plus de la moitié), soit une augmentation de 35 % par rapport à 2014 ;
  • 1 390 t de denrées ont été distribuées en 2015, contre 1 137 t en 2009. Le poids du colis reste stable par rapport à 2013 et 2014, à 5,6 kg, dont 3 kg de produits frais. Un « passage difficile » s’annonce, car l’enjeu est d’augmenter le tonnage à 1 800 en 2016 pour rester autour de 6 kg par colis.