Ici, ils cuisinent avec la main sur le coeur

Accroche
15/02/2016 - Dossier de GreNews
Corps

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Ce jour-là, c’est poulet et petits pois. La frénésie habituelle des cuisines fait qu’on a l’impression de mettre un peu les pieds dans le plat en arrivant. L’accueil, pourtant, est excellent.

Ils sont là, les bénévoles de la Banque Alimentaire de l’Isère (BAI). Ceux sans qui rien ne serait possible. Et il est là aussi, Christian Chédru, cet ancien chef du service de la restauration municipale, qui s’est investi toque et ongles dans le projet. Voir tout ce beau monde mobilisé, cela doit faire plaisir à Pierre Pavy, le chef grenoblois bien connu. “Nous étions bien seuls, Anna Lavedrine et moi-même, il y a trois ans”, nous écrit-il. Quand l’idée a germé…

La Banque Alimentaire de l’Isère a rejoint l’affaire. Sous l’impulsion de son président, Bernard Perry, et de tous les engagés à ses côtés. Le conseil départemental de l’Isère, aussi, a permis à ce que la cuisine du collège Sangnier soit utilisable. Tout cela a pris du temps, évidemment. Mais désormais, les Trois étoiles solidaires” sont une machine bien huilée. Bien assaisonnée. Un clin d’œil malin à d’autres étoiles décernées dans le monde de la restauration…

“Chaque jour, la Banque Alimentaire effectue la ramasse”, explique Christian Chédru. “Les camions de la BAI font le tour des supermarchés partenaires pour récupérer les invendus dont la date limite de vente arrive à expiration”. Les grandes surfaces jouent le jeu. Quotidiennement, quelque 100 ou 200 kilos de viandes sont alors récupérés - et autant de légumes - qui seront préparés avec d’autres denrées collectées par la Banque Alimentaire toute l’année. “On n’achète rien, à part le sel ! Mais ce qui est important, poursuit le chef, c’est que l’on rallonge la durée de vie du produit. En cuisinant la viande, on lui donne 4 ou 5 jours de vie en plus. Cela nous offre le temps nécessaire pour redistribuer efficacement les plats.” Jusqu’à 1200 barquettes sont ainsi préparées chaque jour et distribuées vers pas moins de 84 associations partenaires. “On agit sur deux thématiques, avance encore Christian Chédru. Le volet nutrition, évidemment, et on essaie ici de proposer des choses goûteuses”. Ensuite, “on est aussi fiers de mettre en place un dispositif efficace dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. Là, on est en plein cœur du sujet. Et à l’heure où beaucoup parlent, nous, on agit”. Agir, il faut. Et réagir, aussi. “La réactivité est hyper importante. On a très peu de temps à  partir du moment où l’on reçoit les livraisons. Il faut tout de suite élaborer une recette avec les choses que l’on reçoit”. Quelques minutes à peine, et le choix sera fait. L’habituel bal des cuistots, qui épluchent, qui touillent, qui égouttent, pourra commencer