Des chantiers internationaux pour aider les organisations solidaires de Grenoble

Accroche
04/08/2017 - article du Dauphiné Libéré
Corps

20170804DL

Venus du monde entier, dix-sept volontaires participent aux actions menées par six organisations sociales


La solidarité n’a pas de frontières. Depuis fin juillet, dix-sept bénévoles étrangers viennent en aide aux organisations sociales et solidaires grenobloises. Mis en place par le Diaconat protestant et l’association Concordia, les chantiers internationaux sont organisés pour la deuxième année consécutive.

« Les associations sociales manquent de bénévoles pendant les vacances, notre rôle est donc de les aider dans leurs actions », affirme Bente Feller, étudiante allemande en service civique pour le Diaconat protestant. Avec son binôme Azat Yilmaz, étudiant turc et bénévole pour l’association Concordia, ils accompagnent six organisations : Point d’eau, le CCAS (Centre communal d’action sociale), Accueil SDF, le Secours catholique, la Banque Alimentaire et le Diaconat protestant : « Nous travaillons la journée en petits groupes dans les différents chantiers », poursuit l’étudiante « et nous nous retrouvons le soir pour partager des moments tous ensemble », complète son binôme.

« Il y a dix nationalités. C’est très intéressant de pouvoir rencontrer des personnes avec autant de cultures différentes », s’enthousiasment les deux accompagnants. Du Mexique à la Russie en passant par la Grèce, les chantiers internationaux portent bien leur nom. Et la diversité se trouve aussi du côté des activités : « Nous préparons le petit-déjeuner à des sans-abri chez Accueil SDF ou nous animons des ateliers pour enfants avec le Secours catholique. Notre travail est très varié », se réjouit Bente Feller.

Les chantiers internationaux attirent généralement des jeunes entre 18 et 25 ans. Sauf cette année. « Deux de nos bénévoles sont âgées de 55 et 74 ans (lire par ailleurs). C’est un vrai chantier intergénérationnel », s’exclame l’étudiante allemande. Et l’occasion d’un premier voyage en France ou même en Europe pour certains. « Je pense que les chantiers attirent pour leur convivialité et leur côté touristique, car la France est un pays qui plaît beaucoup », estime Azat Yilmaz. En seulement dix mois, cet étudiant turc en sciences politiques parle couramment le français. « J’ai choisi ces chantiers car ce sont des projets où on aide les autres en s’amusant ». Pour Bente Feller, c’est aussi « l’occasion de pratiquer la langue tout en servant une cause qui me tient à coeur ».

En partie financés par les organisations, « les chantiers internationaux reçoivent des subventions publiques de la DDCS (Direction départementale de la cohésion sociale) rattachée au ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports », précise François Pierre Bouchaud, président du Diaconat protestant. À l’échelle locale, la Métropole prête des vélos aux bénévoles pour leurs déplacements. Les chantiers internationaux prendront fin le 18 août, laissant de nombreux souvenirs aux bénévoles étrangers.

Caroline GARDIN

Slobodanka, bénévole à 74 ans : « Je me sens toujours jeune »


Son prénom signifie “Liberté”. Slobodenka, la voyageuse serbe, deux fois médaille d’or de natation dans son pays, s’exprime dans un français presque parfait.

« C’est la cinquième fois que je viens en France. J’ai vécu deux ans à Paris lorsque mon mari était banquier à la Société générale ». À la retraite depuis vingt-sept ans, Slobodanka était employée dans une maison d’édition de manuels scolaires : « J’ai toujours travaillé avec les enfants, c’est peut-être pour ça que je me sens toujours jeune ».

La bénévole serbe ne s’arrête jamais : « Je suis la plus âgée du groupe mais c’est moi qui travaille le plus », dit-elle en plaisantant. Uruguay, Népal, Chine, Brésil, Europe… L’habitante de la capitale serbe est une grande voyageuse : « Je pars deux à trois fois par an à l’étranger et en Europe. Maintenant que j’ai le temps et l’argent, je ne suis jamais chez moi ».

Slobodanka n’en est pas à son premier chantier international . Une volonté qu’elle justifie par son envie d’aider les autres tout en renouant avec la langue de Molière : « Je n’ai pas l’occasion de parler français à Belgrade, venir ici me permet de m’améliorer ». À la fin de ces trois semaines d’actions solidaires, la doyenne compte bien prendre un peu de vacances : « Je compte passer dix jours à Monténégro puis en Grèce avec mes amis ».

C.G.