La parole à Christian Chédru, président de la Banque Alimentaire de l'Isère
Après avoir consacré toute sa carrière professionnelle à la restauration collective, notamment à la Ville de Grenoble, Christian Chédru est le président de la Banque Alimentaire de l’Isère depuis 2016. Un engagement porté avec passion, avec les bénévoles au profit des bénéficiaires.
3,6 millions de repas distribués.
« La Banque Alimentaire de l’Isère, c’est une équipe de 170 bénévoles et cinq salariés, qui oeuvrent pour 90 associations partenaires, qui elles redistribuent les repas chaque semaine. En 2017, 1 974 tonnes de nourriture, soit 3,6 millions de repas, ont été distribués à 5 800 bénéficiaires. Depuis sa création en 1986, la Banque Alimentaire de l’Isère récupère des denrées alimentaires fraîches auprès de grandes surfaces. Nous avons aussi des denrées comme le lait qui vient des fonds européens (comme le fonds européen d’aide aux démunis) et nationaux, ainsi que de l’industrie agroalimentaire. »
Barquettes de plats cuisinés.
« Depuis 2015, nous avons ouvert notre cuisine trois étoiles solidaires, à Seyssins. L’idée est de récupérer viandes, poissons et légumes et de les cuisiner chaque jour. Cela participe à la fois à la lutte contre le gaspillage alimentaire, mais aussi à notre souci d’équilibre nutritionnel pour les bénéficiaires. Selon l’arrivage, il faut que le chef adapte ses recettes aux types d’aliments et aux quantités. Une quarantaine de bénévoles se relaient de 10 h à 19 h sur ce dispositif permettant la réalisation de barquettes pour quatre personnes, qui sont ensuite refroidies, stockées et réintégrées dans notre réseau de distribution auprès des associations. Notre cuisine est aussi devenue un restaurant d’application pour les jeunes de l’école hôtelière de Grenoble, de l’Enilv ou de l’IMT. »
Accompagnement des bénévoles.
« Quand une personne veut nous rejoindre, nous avons un entretien avec elle pour lui présenter la Banque Alimentaire et ses missions. Nous avons mis en place un parcours découverte, afin qu’elle se frotte aux différents “métiers” sur le terrain. C’est elle qui choisit ensuite ses tâches, ainsi que ses horaires, selon ses disponibilités. Nous avons donc une grande fidélité de nos bénévoles, même si nous sommes toujours en recherche de nouveaux bras et de compétences. »
Des projets pour une meilleure alimentation.
« Après notre atelier confitures anti-gaspi qui permet de transformer des fruits un peu abîmés, nous travaillons sur de nouveaux projets, comme des petits-déjeuners à destination des écoliers ou des collégiens, avec pain, beurre, confiture, fruits, jus de fruits, ou encore avec l’Université Grenoble Alpes pour mettre en place des dispositifs d’accompagnement des étudiants en dessous du seuil de pauvreté. Nous poursuivons aussi notre implication en matière de santé publique et d’équilibre nutritionnel, à travers des animations avec une diététicienne ou notre partenariat avec l’Association française des diabétiques de l’Isère. On ne meurt pas de faim en France, mais on peut mourir de mal manger. La force de la Banque Alimentaire de l’Isère est aussi sa très grande réactivité, dans des situations d’urgence. »
Propos recueillis par CAROLINE FOUCHÉ