La Banque Alimentaire dans ses nouveaux (et grands) locaux

Vie associative
02/08/2024 - article du Dauphiné Libéré
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La Banque Alimentaire dans ses nouveaux (et grands) locaux

Le 1er juillet, la Banque Alimentaire de l'Isère a déménagé dans son nouvel entrepôt situe à Fontaine, dans la zone industrielle de l'Argentière. Des locaux adaptés à l'activité toujours grandissante de l'association.

On ne saurait dire si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle : la Banque Alimentaire de l'Isère (BAI) a, enfin, des locaux adaptés à sa distribution, chaque année plus intense. Toujours plus de marchandises pour lutter contre toujours plus de précarité. En 2023, 2 700 tonnes de denrées alimentaires ont été distribuées à 97 associations, soit l'équivalent de 5,4 millions de repas. Chaque bénéficiaire reçoit en moyenne 6 kilos de nourriture chaque semaine. Il était donc largement temps pour la BAI de quitter le bâtiment historique de Sassenage pour s'installer à Fontaine, dans un entrepôt, en face du cimetière de l'Argentière, acheté par le Département qui le lui met à disposition. C'est chose faite depuis le 1er juillet.

En passant de 1300 à 3500 m2, la BAI a totalement revu la façon dont les 200 bénévoles stockent les denrées. L'entrepôt de 3000 m2 (les 500 autres étant les bureaux et la future cuisine trois étoiles solidaires) forme un très grand L, avec une très grande hauteur. « Nous avons pu rapatrier tout le stockage des produits achetés avec des fonds européens », précise Françoise Dessertine, la présidente. « Les livraisons de ces campagnes se font tous les huit mois, il nous faut donc beaucoup de place. Jusqu'à maintenant, c'était du stockage externe... dont la facture s'élevait en 2023 à 80 000 euros. Quand on est dans l'aide alimentaire, dépenser une telle somme pour du stockage, ça fait mal au cœur. » Une belle place est faite également pour la collecte annuelle, qui a lieu chaque année dans les supermarchés le dernier week-end de novembre.

Face à une immense porte, une zone de tri a été installée. « La BAI fonctionne à 90 % avec des dons. Il y a trois ans encore, les dons se composaient essentiellement de la ramasse du matin. Mais ce mode de fonctionnement s'est effondré, passant de 52 % à 22 %. Nous avons prospecté les plateformes logistiques de la grande distribution. Elles ont des contrats de date avec les supermarchés, donc ont des denrées qu'elles ne peuvent plus livrer aux magasins. Des 38 tonnes nous livrent des palettes de produits secs, qu'il faut trier immédiatement. »

Ensuite, se trouve la zone de préparation des palettes pour les associations partenaires.

Dans l'autre partie du L, trois grandes chambres froides accueillent les produits frais. La première, à 10 degrés sert de zone de tri à l'arrivée des camions. La seconde, à 4 degrés, permet la conservation du frais et la dernière en négatif celui des surgelés. C'est également dans cette partie que les associations viennent chercher leurs colis. « On travaille avec une centaine d'associations et CCAS, dont 68 % sont sur le territoire de la Métropole. »

K.C.


Chantier jeunes de la Ville de Grenoble : cinq jeunes en mission à la BAI

Les premiers qui ont pu bénéficier de ces nouvelles conditions, après les bénévoles, ce sont les cinq jeunes Grenoblois qui, dans le cadre des “chantiers jeunes” de la Ville de Grenoble, ont rempli une mission à l'association. Durant ce chantier, ils ont pu trier les denrées, rencontrer les associations partenaires. Pour l'adjointe Chloé Pantel, c'est l'occasion « de leur faire découvrir des associations, des missions de solidarité tout comme l'ampleur de la distribution de l'aide alimentaire. Et en même temps, cela leur permet de se tester dans le monde du travail durant leurs vacances, surtout lorsqu'ils n'ont que 16 ans. Ce dispositif fonctionne très bien. »

Cet été, 120 jeunes de 16 à 20 ans en ont bénéficié durant deux semaines et ont pu découvrir différentes structures.