"Il faut que l'on reçoive plus"

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27/10/2014 - Article de Grenews
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Bernard Perry est le président de la Banque Alimentaire de l’Isère. Une grande collecte est organisée à la fin du mois de novembre alors que le réseau national fête ses 30 ans.

  • Quel est le rôle de la Banque Alimentaire de l’Isère ?

La Banque Alimentaire de l’Isère existe depuis 1986. Nous faisons partie d’une fédération de 79 banques sur le territoire qui existe depuis 1984. Nous célébrons actuellement les 30 ans de ce réseau. On a une activité quotidienne de ramasse au cours de laquelle on va chercher tous les matins dans les grandes surfaces les produits frais qui sont mis à notre disposition : fruits, légumes,produits laitiers, produits carnés, viennoiseries... Tout ça, c’est 40% de nos approvisionnements. C’est redistribué auprès de 80 associations dès l’après-midi,ce qui touche un public de 6000 personnes environ par semaine. Les après-midi, nos camions peuvent éventuellement aller chercher des produits auprès de partenaires, comme des industries agroalimentaires du département.

  • Vous organisez une grande collecte fin novembre ?

Comme tous les ans, le dernier week-end de novembre, nous organisons une collecte dans les magasins du département. C’est une collecte auprès du public à très vaste échelle.

  • Cette collecte vous sert-elle à anticiper les mois les plus froids ?

Nous travaillons toute l’année. Nous n’avons aucun jour de fermeture. La période hivernale n’est pas une période particulière pour nous. Il y a effectivement un léger accroissement de l’activité mais il est modeste. Paradoxalement, on peut dire que l’été est plus difficile que l’hiver, non pas par les approvisionnements, mais par le manque de bénévoles mobilisés pour redistribuer auprès des plus démunis. Beaucoup d’associations ferment en été. Nous allons voir, en 2015, comment nous pouvons aider certaines de ces associations pour les maintenir ouvertes.

  • Est-ce que globalement vous manquez de denrées alimentaires ?

Nous avons récolté 1500 tonnes en 2013. Il faut que l’on reçoive plus parce que nos approvisionnements croissent peu alors que la demande augmente de manière forte, par paliers successifs. Tous les deux ans, on constate ainsi une augmentation de la demande. La dernière grosse augmentation, c’était entre 2012 et 2013, avec une demande qui a crû de 20%.

  • Quelles sont les raisons de ces augmentations des besoins ?

La crise, le chômage et une certaine inertie. Les gens qui se retrouvent en difficulté ne viennent pas dès le lendemain matin dans le réseau des Banques Alimentaires.
De fait, on élargit le champ de nos partenaires et commerces alimentaires. Mais il faut qu’on en trouve encore.

  • Certains produits vous manquent-ils particulièrement ?

Nous, on a plusieurs sources d’approvisionnement, qu’on gère sur 12 mois. Il faut qu’avec cela, on puisse redistribuer 6 kilos par personne et par semaine, avec une variété nutritionnelle équilibrée. Quand arrive la collecte annuelle, on cible donc quelques produits uniquement. Cette année, ce sont les conserves de légumes, de poissons, de viandes. Et tout ce qui tourne autour du petit-déjeuner : café, chocolat, corn-flakes.