C'est parti pour la grande collecte de la Banque Alimentaire

Dès ce jeudi dans quelques enseignes, mais surtout vendredi, samedi et dimanche matin, la Banque Alimentaire de l'Isère est présente dans 130 magasins pour récolter des denrées sèches. Et pour ceux qui n'ont pas prévu de faire leurs courses ce week-end, c'est nouveau, ils peuvent donner en ligne !

Avec leur gilet orange, impossible de les rater. Du vendredi 25 au dimanche 27 novembre, c'est aux entrées/sorties de 130 magasins qu'on retrouvera les bénévoles de la Banque Alimentaire de l'Isère (BAI) pour leur grande collecte annuelle de denrées. Pour cette 38e campagne nationale, ils seront 3 500 sur le pont dans le département pour informer, collecter les aliments et ensuite tout trier dans l'entrepôt de la BAI à Sassenage.

Les années précédentes, ce sont près de 200 tonnes qui avaient été récupérées et cette année, la BAI espère pouvoir faire aussi bien, malgré le contexte d'inflation et de crise énergétique... « On sait qu'on n'est pas dans une bonne conjoncture, commente Bernard Perry, président de la BAI. Alors le résultat de cette collecte 2022, ce sera un peu la surprise. On a toujours des personnes tres généreuses qui remplissent nos chariots et on en a aussi qui nous disent qu'ils ont donné l'année d'avant et que cette fois, ils ne pourront malheureusement pas le faire... ›

Pourtant, les besoins sont de plus en plus importants: « La demande d'aide alimentaire a augmenté de 30 % depuis le début de la crise sanitaire ! » La BAI fournit des denrées à 8 000 bénéficiaires par semaine via cent associations et CCAS isérois. Le résultat de la grande collecte permet de fournir 400 000 repas, soit près de 10 % de ce qui est distribué par la BAI sur une année.

Les bénévoles comptent donc sur la générosité des gens pour remplir, sur ces trois jours de grande collecte, les chariots de produits secs : féculents, conserves de poissons et de légumes, plats cuisinés, petit-déjeuner et ceux qui ne feront pas leurs courses ce week-end peuvent aussi faire un don en ligne (lire par ailleurs).

Les produits frais sont quant à eux ramassés toute l'année par la BAI directement auprès des grandes surfaces. Des fruits, des légumes, de la viande... distribués aux associations et CCAS mais aussi cuisinés depuis 2015 au sein de la cuisine “Trois étoiles solidaires" créée par la BAI et basée au collège Marc-Sangnier de Seyssins. « On a lancé ce système pour ne pas perdre la viande collectée qui avait une date limite de consommation très courte. Chaque jour depuis sept ans, c'est un défi pour notre chef qui ne sait pas ce qu'il va trouver dans ses frigos ! », détaille le président.

Entre 500 et 1 000 repas (viande et légumes) sortent de la cuisine chaque jour du lundi au jeudi, grâce à ce salarié et aux 45 bénévoles formés aux règles de la cuisine collective.

Des bénévoles qui viennent à manquer pour faire fonctionner l'ensemble de la BAL On en compte 160 Environ aujourd'hui. « Après la grosse crise du Covid, certains ne sont pas revenus. On a besoin de bras pour les missions du quotidien, des gens qui pourraient consacrer une demi-journée à une journée par semaine à la Banque Alimentaire, lance Alain Provost, responsable de la communication. On propose un parcours découverte pour appréhender toutes les tâches et chacun peut choisir ce qui lui correspond le mieux ».

La BAI espère pouvoir prochainement accueillir ses futures “recrues” dans de nouveaux locaux. Installée dans un entrepôt de 1 300 m2 à Sassenage depuis 1996, elle a clairement besoin de plus grand pour continuer à fonctionner dans de bonnes conditions. « On a réalisé une étude qui a conclu qu'on avait besoin de 3 500 m2... Il faut qu'on déménage ! lance Bernard Perry. On étudie la question avec nos partenaires publics, le Département et la Métropole et on espère trouver une solution dans les meilleurs délais ».

Marina BLANC

Pour devenir bénévoles ou en savoir plus : tél. 04 76 85 92 50 ou sur le site internet : ba38.banquealimentairte.org

Donner en ligne sur monpaniersolidaire.org

Cette année, ceux qui n'ont pas prévu de faire leurs courses en magasin mais qui voudraient quand même participer à la grande collecte de la Banque Alimentaire peuvent le faire en ligne. Sur le site monpaniersolidaire.org on peut ainsi soit donner directement une somme, soit composer un don grâce à la grille d'équivalence. Par exemple 14 € pour des produits du petit-déjeuner, 59 € pour un pack étudiant...

« Les fondamentaux de la Banque Alimentaire évoluent avec ce système, indique Bernard Perry, président de la BAI. Depuis toujours, on ne fonctionnait qu'avec de la collecte, pour lutter contre le gaspillage mais aujourd'hui, on constate deux choses au niveau national : les grandes surfaces font plus attention et ont donc moins de produits en trop et la qualité diminue ». Si bien que pour pouvoir continuer à offrir des produits frais de qualité, la BAI va de plus en plus acheter des fruits et légumes locaux. D'où ce besoin en dons financiers et plus seulement en denrées : « Mais l'argent ira bien à l`achat de denrées selon les besoins locaux », assure le président.

Qui ajoute : « En 2024, la première Banque Alimentaire du réseau fêtera ses 40 ans (ce sera en 2026 pour celle de l'Isère, NDLR), c*est normal au bout de tant d'années d'imaginer de nouvelles façons de faire ». Toujours dans le but de faire mieux.

Ces dons financiers permettent de cibler le public et les produits donnés, comme pour l'opération menée le 17 novembre dernier. Grâce à une subvention de 5 000 € de la Fondation SNCF, la BAI a pu acheter des produits alimentaires à l'attention de trois associations étudiantes : Agoraé l'épicerie sociale et solidaire du campus. Étudiants musulmans de France (EMF) et le Foyer évangélique Universitaire (FEU). Plus de 2 000 œufs, 500 kg de pommes et 400 kg de légumes (carottes et tomates) leur ont été distribués. La BAI a souhaité privilégier les circuits courts avec Récolter, une plateforme de producteurs locaux et La Petite Ferme, basée à Notre-Dame-de-Commiers. L'opération sera renouvelée en fin d'année.

Ma. B.