Banque Alimentaire : ils sont trois pour assumer la présidence

Françoise Dessertine a posé sa casquette de présidente de la Banque Alimentaire de l'Isère (BAI), le 30 septembre, pour des raisons de santé. Elle avait prévenu en août les membres du conseil d'administration de sa décision, mais les candidats ne se bousculaient pas à sa succession… Pas facile de prendre une telle responsabilité et une telle charge de travail : 170 bénévoles, 8 000 bénéficiaires, des projets à mener à bien, et surtout des besoins d’aide alimentaire toujours en augmentation. « Françoise a piloté un travail remarquable pendant presque deux ans. » Eric Lavis, Chantal Vivier et Philippe Guérin saluent son engagement et lui succèdent, ensemble.

Oui, ils sont trois aujourd’hui à la tête de cette grosse association d’utilité publique. « Enfin, Eric Lavis est notre président, Chantal Vivier et moi sommes vice-présidents. Il aurait fallu changer les statuts pour être coprésidents tous les trois… Trop compliqué », précise Philippe Guérin. Une gouvernance partagée donc. Chantal Vivier entre dans le détail : « Nous allons mutualiser nos informations et nos points de vue pour être totalement interchangeables. Il y a énormément de dossiers à suivre que nous avons confies à des charges de mission au sein du bureau et tous les trois nous nous sommes partagé leur pilotage. »

Ceci dit, les trois coprésidents ne sont pas novices. Eric Lavis avait eu en charge la recherche du nouvel entrepôt qui a abouti sur le déménagement & Fontaine en juin dernier. Chantal Vivier a mené le projet d’épicerie sociale pour les étudiants. Situé en centre-ville de Grenoble, le Rayon Esope 38 (c’est son nom) permettra des le 5 novembre à 3 500 étudiants de faire des courses 90 % moins cher qu’en magasin. Afin de boucler le budget de ce projet, la BAI va lancer un financement participatif : il manque pour l'heure 15 000 euros.

Philippe Guérin, quant à lui, est le spécialiste des questions juridiques et du recrutement des bénévoles. Entré à la BAI en 2008, malgré ses nouvelles responsabilités, il souhaite continuer à conduire les camions le matin pour la ramasse. « Il est indispensable de garder une action sur le terrain. » Et souhaite également mettre l’accent sur les bénévoles : « L’augmentation de 20 % de 1’activité nécessite plus de monde. Nous ne pouvons pas aller au-delà de dix salariés et les deux services civiques de l’épicerie sociale. Mais cela ne suffit pas. Dans d’autres départements, des Banques Alimentaires ont décidé de diminuer les portions. Ce n’est pas notre choix, nous conservons les 6 kilos par bénéficiaire par semaine. » Des pistes sont explorées, comme le partenariat avec les entreprises qui peuvent déléguer des salariés de 15 à 25 heures par an dans une association. « Air Liquid et HP nous aident déjà beaucoup lorsque nous avons de grosses livraisons de denrées par exemple. Avec le fonds de dotation Sesame, nous souhaitons toucher d’autres entreprises ».

Katia Cazot

Afin de faire connaître la Banque Alimentaire, et susciter, pourquoi pas, des vocations, la Banque Alimentaire de l’Isère organise le 16 octobre de 10 à 16 heures des portes ouvertes de son nouvel entrepôt (11, allée de la Pinéa à Fontaine).

Les inscriptions à l'épicerie sociale le Rayon Esope 38 sont accessibles dés à présent sur le site : ba38.lerayon.org

Des dossiers sur le feu

Eric Lavis, Chantal Vivier et Philippe Guérin entendent poursuivre et pérenniser l’avenir du projet “Mieux manger pour tous” qui consiste, grâce à un financement national de 300 000 euros jusqu’en 2025 et le soutien du Département, à acheter des fruits et légumes aux agriculteurs de l’Isère.

Par ailleurs, le Département souhaite que l'association prenne en charge une partie du Nord-Isère gérée pour l'instant par la Banque Alimentaire du Rhône. « Nous réfléchissons même à ouvrir un entrepôt sur Vienne. »

Ils ne seront donc pas trop de trois pour que la Banque Alimentaire de l’Isère poursuive encore et toujours sa lutte contre la précarité et le gaspillage alimentaire.